Les boues rouges à Marseille

Introduction

L’usine de Gardanne (Bouches du Rhône), produit de l’alumine, un matériau utilisé pour la fabrication de composants électroniques, de céramiques et de matériaux réfléchissants. Cette activité émet des déchets toxiques chargés de métaux lourds et d’une radioactivité accrue, les fameuses “boues rouges”.

Depuis 1967, l’usine rejette ces boues rouges avec une autorisation de l’État, au cœur du parc national des Calanques.  Par un tuyau de plus de 55 km de long, elles sont répandues à 320 mètres de profondeur dans le canyon de Cassidaigne, une tranchée océanique qui abritait autrefois une biodiversité extraordinaire.

Au total, 32 millions de tonnes (kg) de boue ont été déversées. La destruction de la nature est si grave qu’il semble scientifiquement impossible de restaurer les écosystèmes. C’est une violation des droits de l’océan et un cas majeur d’écocide.

Grâce à une plainte déposée par les associations ZEA, les pêcheurs de la région et les habitants, le procureur a pris en charge l’affaire. Les juges d’instruction du tribunal de Marseille sont désormais chargés de l’enquête.

Zone Rouge – Documentaire

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Présentation

Entre 1966 et 2016, le directeur de l’usine d’alumine a été autorisé à déverser ses déchets industriels dans la mer. Une zone allant de Hyère à Fos-sur-Mer est aujourd’hui recouverte de boues rouges. La quantité de déchets rejetés avec l’autorisation de l’État français est estimée à 30 millions de tonnes (kg).

Les déchets recouvrent maintenant le fond du canyon de Cassidaigne, empêchant ainsi toute forme de vie, détruisant l’habitat des espèces sédentaires telles que les huîtres, les moules, les oursins, etc. Les chercheurs et les pêcheurs ont également observé un impact indéniable sur la présence de poissons dans la zone.

Les chercheurs et les pêcheurs ont également observé un impact indéniable sur la présence de poissons dans la région. Des particules de boue rouge, pleines de métaux lourds toxiques et contenant une radioactivité naturellement élevée, sont rejetées dans la mer, contaminant ainsi l’ensemble de l’écosystème. Les connaissances scientifiques sont encore trop faibles pour établir avec certitude les impacts sur les habitats marins.

Même aujourd’hui, les fines particules qui composent la boue sont facilement remises en suspension et continuent de se répandre en fonction des courants marins. L’effet sur la nature à court et à long terme reste une “inconnue menaçante” pour la communauté scientifique.

Voir l’étude d’impact de Créocéan 1993

Cette situation constitue une violation du droit de la mer, entre autres :

  • le droit de vivre et d’exister
  • le droit à la protection de ses cycles et processus vitaux sans perturbations humaines
  • le droit à l’eau en tant que source de vie
  • le droit d’être à l’abri de toute contamination, pollution ou déchets toxiques.

Compte tenu des conséquences de la destruction durable et largement répandue des écosystèmes marins due aux déchets chimiques, l’entreprise a manifestement dépassé les limites biologiques de cette région.

C’est un cas majeur d’écocide.

See the diving video in the Cassidaigne trench

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The Team

Le représentant des calanques et des collines de Mange-garri

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Jean Ronan Le pen, Co-president de ZEA

Jean-Ronan Le Pen est journaliste et militant écologiste. Après dix ans passés dans les médias (Les Echos et Ouest France) sur les questions de mer et de littoral, il a organisé, avant la COP21, un tour de France des côtes pour attirer l’attention sur le changement climatique et ses impacts sur l’Océan.

En 2014, il participe à la création et à la coordination de la Plateforme Océan et Climat (regroupant des ONG et des organisations scientifiques internationales) dans le but de faire de la protection de l’océan une priorité dans la lutte contre le changement climatique (www.ocean-climate.org).

En 2018, il crée et coordonne la plate-forme “Océan et plastique” qui réunit des scientifiques et des ONG luttant contre la pollution plastique dans l’océan et coordonne le rapport “Ce que nous savons et ce que nous ne savons pas sur la pollution plastique dans l’océan (https://www.researchgate.net/publication/331409344_Plastic_pollution_in_the_ocean_what_we_know_and_what_we_don%27t_know_about).

Parallèlement, il fonde avec Olivier Dubuquoy, géographe et documentariste, l’association ZEA (www.zea.earth). Son objectif est de faire reconnaître l’Océan comme un Bien Commun pour lutter contre sa colonisation par les Etats et son exploitation et sa pollution par les industries extractives (hydrocarbures, minerais, …).

La partie lésée

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Gérard Carrodano 

Pêcheur professionnel en plongée et premier prudhomme de pêche de la Ciotat.

Envoûté par la mer et ses poissons depuis toujours, et après 30 ans de chasse sous-marine (dont 12 ans au niveau international), Gérard Carrodano s’est naturellement tourné vers une autre activité : la capture de spécimens vivants de géniteurs pour les piscicultures et de spécimens pour les aquariums publics.

Très vite, Gérard Carrodano est sorti des sentiers battus et a innové dans les techniques de pêche grâce à ses connaissances de chasseur sous-marin. Il se diversifie notamment en capturant des poissons et des invertébrés vivants qu’il fournit aux écloseries des piscicultures et aux aquariums des grands musées européens.

Il s’implique dans la lutte contre les rejets de boues rouges de l’usine d’alumine de Gardanne dans les calanques de Marseille et défend les pêcheurs artisanaux de Méditerranée qui ont perdu une zone de pêche exceptionnelle à cause de ces rejets.

L’expert juridique

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Wild Legal mène des campagnes avec des associations locales pour la défense et la reconnaissance des droits de la nature et de l’écocide.

Regarder le témoignage du pécheur professionnel, Gérard Carrodano :

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Associations
ZEA-logo

ZEA

Nature and environment

The association ZEA campaigns for the oceans and climate’s protection.

http://www.zea.earth/

Wild-Legal-Logo

Wild Legal

Nature rights

Wild Legal campaigns with local associations towards the defence and recognition of nature rights and ecocide

https://www.wildlegal.eu/

Legislation

Pendant des décennies, le directeur de l’usine a bénéficié du soutien de l’Etat français pour rejeter ses déchets en mer en dépassant les limites de polluants telles que l’arsenic, les métaux lourds (tels que l’aluminium, le fer, le titane, le chrome,…), le PH,… fixées par la Convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée signée par l’Etat français en 1976 et modifiée en 1995. Cette pollution est toujours en cours. Les particules toxiques provenant des boues rouges et des effluents chimiques liquides rejetés par l’usine provoquent la contamination de tous les écosystèmes marins.

Nous demandons :

La reconnaissance des droits de la mer Méditerranée à être exempte de pollution humaine et à voir ses cycles vitaux préservés. Il est essentiel de mettre un terme à cette pollution en interdisant tout déchet dépassant le seuil fixé par les normes en vigueur en matière de protection de l’environnement.

La reconnaissance du fait que cette pollution entraîne une violation grave des limites planétaires, provoquant ainsi un écocide. Pollution chimique, extinction massive d’espèces… Les responsables de ces pollutions se sont rendus coupables d’une violation manifeste de plusieurs limites planétaires et devraient être condamnés afin que la Nature obtienne justice pour les dommages qu’elle a subis.

La protection du droit des générations futures à défendre la nature. Même si l’entreprise a pollué avec l’accord de l’État, cette situation ne devrait pas empêcher les générations actuelles et futures de défendre la nature. Les crimes écologiques ne doivent pas rester impunis.

Take Action

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Lire la Déclaration Universelle des Droits de l’Océan

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